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PORTER LE REGARD LÀ OÙ IL FAUT…!

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Après les sorties de Ticken Jah (chanteur), de Didier Dépry (journaliste), et, plus récemment, de Babily Dembélé (chef de parti politique), sur la nécessité de la mise à l’écart de Ouattara, Bédié, Soro et Gbagbo, pour avoir la paix dans le pays, c’est maintenant au tour de Gnamien Konan (membre de gouvernement sous Gbagbo et ex ministre sous le régime du RHDP; également homme politique) de se fendre d’une déclaration dans le même sens.

Allons droit au but, prenons ceux que Gnamien Konan appelle les « BOGS » et voyons ce que chacun de ces quatre (4) dirigeants qu’il accuse d’être à la base de la crise sociopolitique a fait. Peut-être comprendrons-nous ainsi qui mérite effectivement d’être exclu de la liste des candidats.

➪➪➪➪ Le premier d’entre eux est… « B » comme Bédié :

Il dirigea le pays de 1993, depuis le décès de Houphouët, jusqu’au coup d’état de Guëi Robert qui le chassa du pouvoir en 1999. Sous sa direction, l’opposition se rendit compte que toutes les avancées démocratiques obtenues sous Houphouët-Boigny étaient réduites à néant par le régime de ce dauphin constitutionnel de Houphouët. De plus, il n’était pas prêt pour la démocratie

Même le Front Républicain (alliance du FPI de Gbagbo et du RDR de Alassane Ouattara) formé contre Bédié, et peut-être parce qu’il avait choisi de lutter pacifiquement, n’eut pas gain de cause.

La preuve, il a fallu l’irruption -certes antidémocratique mais hautement salutaire pour notre démocratie- des militaires de Guëi Robert pour obtenir des avancées décisives et démocratiques: 1) le vote avec le bulletin unique qui permettrait d’éviter l’achat des consciences des électeurs;

2) l’urne transparente qui éviterait que les urnes traditionnelles soient bourrées des bulletins de vote du candidat du régime au pouvoir, avant même que ne commence le vote ; 3) le droit de vote des jeunes à 18 ans, eux à qui on ne le reconnaissait pas alors qu’ils avaient –à cet âge- le devoir de s’engager pour le service militaire ; 4) le découpage électoral était désormais consensuel; 5) une commission tout aussi consensuelle fut instaurée pour organiser les élections là où le pouvoir Bédié –disons plutôt le pouvoir PDCI- freinait des quatre fers parce que tirant son maintien au pouvoir du Ministère de l’Intérieur qu’il chargeait de les organiser, etc.

➪➪➪➪ Le second sur la liste de Gnamien Konan, c’est… « O » comme Ouattara Alassane.

Il est le président du RDR et est, lui, au pouvoir depuis la crise postélectorale de 2011 jusqu’à l’heure actuelle. Il est donc en train d’achever, en principe, son second et dernier mandat constitutionnel ! De plus, l’on vient d’apprendre, par la bouche de Affoussiata Bamba-Lamine, l’avocat de Guillaume Soro, que c’est pour lui –pour Alassane Ouattara- qu’a été levée la rébellion qui a déglingué la marche de notre démocratie sous le président Gbagbo depuis 2002 jusqu’à 2011. Cette rébellion, c’était donc pour le compte de Alassane Ouattara et donc on peut aussi affirmer que bien que n’étant pas encore parvenu au pouvoir, il avait été le principal bénéficiaire de toutes les tueries, de tout le désordre, de la gestion chaotique, désastreuse et en définitive peu bénéfique pour le peuple ivoirien, perpétrés par la rébellion de Soro Guillaume…

Ce dernier fut donc ainsi nommé ministre, premier ministre, président de l’Assemblée nationale ivoirienne en tant que chef de la rébellion, mais pour le compte de Alassane et de tous ceux qui –au RHDP- épousèrent son combat violent.

Soro était donc là, pour le compte de Alassane, mais aussi pour celui de Bédié (président du PDCI), de Mabri Toikeuss (président de l’UDPCI, parti créé par le déjà putschiste Robert Guëi), de Anaki Kobena (président du MFA), de notre Gnamien Konan lui aussi, bref, de tous ceux qui se reconnaissaient et s’accrochaient à sa rébellion, pour arriver au pouvoir, pour avoir un nom, pour vivre ou pour survivre ! Disons donc, de tous ceux qui –formant le conglomérat du RHDP- voyaient en la rébellion de Soro Guillaume, une aubaine pour assouvir leurs desseins politiques !

➪➪➪➪ Le troisième sur la liste est… « G » comme Gbagbo.

Voilà un candidat qui, déjà du temps où il était dans l’opposition, a suscité, au sein de la population, de l’espoir en se montrant connaisseur de son peuple, virtuose de la chose politique, pédagogue politique, politicien pacifique, politicien incorruptible, politicien patriote et politicien courageux ! Il a donc été élu, en 2000, pour un mandat légitime et constitutionnel de cinq ans !

Il a été élu, d’abord sur cette base affective, par un peuple en quête de modèle politique.

Ensuite, son programme de gouvernement et son projet de société –disons, pour être à la mode, la vision de son parti- déroulés au cours de la campagne électorale présidentielle de l’an 2000 avaient fini par convaincre la majorité des électeurs qu’il était le meilleur choix.

Seulement voilà ! Gbagbo n’a dirigé le pays, véritablement, souverainement, avec « cette vision du FPI », que pendant à peu près deux ans : de 2000 à 2002 ! Et encore !

Tout le reste de son mandat –c’est-à-dire les trois autres années constitutionnelles- il les a passées à lutter –déjà- contre les ennemis intérieurs de son programme !

La rébellion armée qui attaqua le pays dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002 et qui voulut le renverser, prolongea –paradoxalement- son mandat puisqu’elle ne voulut point désarmer, le conduisant à en faire un second d’affilée, c’est-à-dire jusqu’en 2010, vu que le pays était divisé, ce qui, constitutionnellement, rendait impossible l’organisation d’une élection présidentielle.

C’est au cours de toute cette longue période d’ébullition, de troubles, de guérilla –de 2002 à 2010- que, pour rechercher la paix pour son pays et le rendre plus normal, il dut intégrer à ses différents gouvernements, tous les rebelles et leurs saprophytes !

Gbagbo n’a donc pas vraiment gouverné la Côte-d’Ivoire, empêché de le faire qu’il a été par la communauté internationale toute entière liguée contre son régime (ONUCI, France, Union Européenne, Union Africaine…), et par le bras armé intérieur de celle-ci réuni au sein du RHDP.

Et tout ce temps-là, de 2002 à 2010, il a dû diriger le pays, mettant de côté la vision de son parti pour laquelle il avait emporté l’adhésion du peuple, lui laissant ainsi un arrière-goût d’inachevé.

Il a dû diriger le pays, tous ces 10 ans de perturbations, de troubles, de rébellion, de conspiration, en intégrant à ses différents gouvernements, répétons-le, des hommes, comme ce Gnamien Konan, qui sont donc comptables, presqu’au même titre que lui Gbagbo, qu’ils n’hésitent cependant pas –hypocritement- à incriminer comme responsable de la crise qui a secoué le pays.

Lui, Laurent Gbagbo, lui, la victime de cette rébellion qui pendant une dizaine d’années l’a obligé à gouverner d’expédients ! Lui, Laurent Gbagbo, la principale victime de cette crise sociopolitique créée de toutes pièces par ses opposants, pour l’empêcher de diriger son peuple selon la vision souverainiste, indépendantiste dont son parti l’a chargé.

➪➪➪➪ Est-il nécessaire de parler du quatrième sur la liste de Gnamien Konan?

Devons-nous vraiment parler de ce… « S » comme Soro Guillaume?

D’ailleurs-même, est-il décent de citer Soro le « balafreur » de notre peuple, le déstabilisateur de notre république, de notre démocratie, sur la même liste que Laurent Gbagbo, le président contre lequel se sont ligués les deux premiers de la liste pour l’empêcher de gouverner ?

Cette façon d’appréhender le problème ivoirien pour les élections à venir, est suspecte, car elle consiste à vous faire passer pour défenseurs d’un peuple contre lequel vous vous êtes tous ligués, à l’Hôtel du Golf, dans le but de lutter contre le seul qui assurait effectivement sa défense !

Peut-être faut-il comprendre, par cette prise de position incongrue, que l’on se débat pour écarter Gbagbo de la présidentielle en Côte-d’Ivoire parce qu’il est intouchable, imbattable ! Car, malgré le sort que les parrains occidentaux de la rébellion et ses adversaires politiques locaux lui ont réservé en le déportant à la Haye pendant près d’une décennie, il en est ressorti plus aimé qu’auparavant par la majorité des Ivoiriens qui ne rêvent que d’une seule chose : le remettre au pouvoir pour bénéficier enfin des bienfaits de la vision de son parti à laquelle ils adhèrent pleinement et pour laquelle ils ont souffert avec lui à la Haye et l’ont soutenu jusqu’au bout!

Sinon, si l’on veut véritablement éviter au peuple de Côte-d’Ivoire des crises comme celle de 2002-2011, si telle était la vraie préoccupation, alors, il suffirait de désigner les vrais fauteurs de troubles en Côte-d’Ivoire, connus de tout le monde! Il faudrait également la lucidité de pointer clairement du doigt, les conditions à remplir pour conduire la société ivoirienne vers la vraie réconciliation, la concorde, la paix, non pas la paix des cimetières, résultat de la pacification imposée par les armes. Elles sont pourtant là, devant tous, ces conditions qu’il faut au pays, pour avoir des élections transparentes, démocratiques, apaisées, qui sont le gage de la vie paisible tant recherchée par nos populations !

Si l’on veut réellement que le peuple ivoirien ne revive plus les souffrances du passé, il faudrait plutôt unir les voix des artistes, des journalistes et des politiciens redevenus lucides, à celle de l’opposition réelle qui cherche et qui peine à obtenir, de la part des gouvernants actuels, une Commission électorale consensuelle ; un recensement électoral et un découpage électoral eux aussi consensuels ; l’obtention gratuite de la carte nationale d’identité, etc.

Et tous savent très bien que du temps de Gbagbo Laurent, tous ces éléments permettant des élections crédibles pour une vie sociale apaisée, il les avait mis en place !

Ce n’est donc pas lui, Gbagbo, qui est le problème.

Il se trouve, tout simplement, que l’on n’a pas encore porté le regard là où il le faut !

Ce lundi, 30 décembre 2019.

TAGRO Tapé Innocent, Enseignant


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